Stéphane Grumbach - 2020 La révolution digitale (2020)

Anthropocène, ère du contrôle numérique

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Présentation générale du cours

"Je m’efforcerai de montrer qu’on ne peut véritablement comprendre la révolution numérique qu’en prenant en compte le contexte de sa formidable croissance, à savoir celui du réchauffement climatique et d’une évolution des écosystèmes naturels peu favorable à l’humanité, comme plus généralement à une partie de la biosphère. Le numérique est une force de contrôle qui répond à la complexité croissante de sociétés humaines contraintes de prendre en compte les échanges écosystémiques dans les équations socio-économiques.

Les données et le CO2 sont en passe de devenir des enjeux essentiels des tensions entre des nations, dont la souveraineté est remise en cause. Les recommandations faites par le GIEC, à la demande de la COP21, pour maintenir l’augmentation des températures sous les 2C, montre l’ampleur de la transformation majeure et sans précédent qui s’annonce. Il s’agit d’une révolution anthropologique, remettant en cause dans un même mouvement la distinction entre nature et culture, et les relations entre humains et machines, naturel et artificiel."

Biographie

Stéphane Grumbach est directeur de recherche à Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) et spécialiste des données. Il a travaillé sur des questions théoriques en informatique concernant le traitement des types complexes de données, telles que spatiales, statistiques, ainsi que biologiques, et conçu le premier algorithme de compression, Biocompress, pour les séquences d’ADN. Ses intérêts ont évolué vers des questions plus globales liées à l’impact des systèmes numériques sur la société, comme les implications géopolitiques, avec de nouveaux déséquilibres et asymétries entre les nations ; les visions contrastées promues dans différentes régions du monde, telles que l’Amérique du Nord, l’Asie orientale et l’Europe ; l’émergence d’une société de contrôle, alors que les sociétés humaines sont confrontées aux défis d’un environnement global plus contraint ; et plus généralement la contemporanéité de l’anthropocène et de la révolution numérique.

Il a rejoint l’IXXI, l’institut des systèmes complexes à l’ENS Lyon, en 2014, est affilié au projet GEODE sur la géopolitique de la datasphère, et travaille en collaboration avec l’Institut de recherche sur l’humanité et la nature, RIHN à Kyoto. Il enseigne l’économie numérique à SciencesPo Paris.

Il a été fortement impliqué dans les relations internationales, a passé huit ans en Chine, d’abord comme conseiller scientifique à l’ambassade de France, puis à l’Académie chinoise des sciences, où il a dirigé le laboratoire sino-européen, LIAMA.

Article publié ou modifié le

24 mai 2023