Transition-1 : Pour une démocratie socio-environnementale
Pour une démocratie socio-environnementale : cadre pour une plate-forme participative « transition écologique »
Les auteurs : Clappe et al, 2014
In : Penser une démocratie alimentaire / Thinking a food democracy, vol2, Collart Dutilleul F, Bréger T (Eds.), Inida SA, San José,pp 87-112
Résumé
L’anthropocène triomphant actuel, avec ses forçages environnementaux et sociaux, est à l’origine de l’accélération des dégradations des milieux de vie sur Terre et de l’accentuation des tensions sociales et géopolitiques. Passer à un anthropocène de gestion équitable, informé et sobre vis-à-vis de toutes les ressources et dans tous les secteurs d’activité (slow anthropocene), impose une analyse préalable sur l’ensemble des activités et des rapports humains.
Cette transition dite « écologique », mais en réalité à la fois sociétale et écologique, est tout sauf un ajustement technique de secteurs dits prioritaires et technocratiques. Elle est avant tout culturelle, politique et philosophique au sens propre du terme. Elle est un horizon pour des trajectoires de développement humain, pour des constructions sociales et économiques, censées redéfinir socialement richesse, bien-être, travail etc. La dénomination « transition écologique » est largement véhiculée, mais ses bases conceptuelles ne sont pas entièrement acquises ni même élaborées.
Dans ce contexte, les étudiants en première année de Master BioSciences à l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon ont préparé une première étude analytique de ce changement radical et global de société pour mieux comprendre dans quelle société ils souhaitent vivre, en donnant du sens aux activités humaines présentes et à venir. Une trentaine de dossiers sur divers secteurs d’activités et acteurs de la société ont été produits et ont servis de support à cette synthèse.
Plus largement, le but est de construire un socle conceptuel et une plate-forme de travail sur lesquels les questions de fond, mais aussi opérationnelles, peuvent être posées et étudiées en permanence.
Cette démarche participative est ouverte à la collectivité sur le site http://institutmichelserres.ens-lyon.fr/.
Nous publierons donc durant les prochaines semaines les différents chapitres de ce texte, se découpant ainsi :
Sommaire
1. Introduction – vous avez dit « anthropocène » ?
1.1 Concurrence débridée, compétitivité, productivisme – le carburant idéologique de la « Grande Accélération ».
1.2 Sémantique du changement : transition, transformation, conversion, révolution ?
1.3 Les rapports homme-nature comme humanisme contractuel et responsable.
2. Faire rentrer l’économie dans les bio- et socio-sphères.
2.1 Consommation, forçages socio-écosystémiques, enjeux démographiques.
2.2 Croissance versus décroissance, les modèles fiables manquent toujours.
2.3 Pour la dignité, par le travail, le vivre ensemble.
2.4 Les incontournables Big Data.
2.5 La gouvernance – redondances, lenteurs et casse-têtes institutionnels.
2.6 Alertes des scientifiques et changement du statut des ressources.
3. Recadrage de la transition par les ressources, dénominateur socio-écosystémique de base
3.1 Approche intégrée réunissant secteurs et acteurs.
3.2 Le droit, charpente de la transition.
3.3 Intelligence territoriale : où es-tu ?
3.4 Aspects financiers : le crédit plutôt que l’impôt.
3.5 D’autres secteurs en bref.
4. Conclusions – une transition « toutes ressources »-centrée
15 septembre 2014