Techno-diversité
Thèse de Pauline Picot, sous la direction de Victor Petit et Bertrand Guillaume (UT Troyes)
Notre développement technologique et scientifique contemporain est traversé par une pensée dualiste : homme/environnement, culture/nature, technique/nature, technosphère/biosphère... L’Anthropocène s’inscrit dans la continuité de ces schémas de pensée à travers une Terre saisie comme un « système Terre », vision héritée du modèle de la machine cybernétique (Bonneuil, Fressoz, 2013) mais induit également, paradoxalement, le dépassement de cette vision. Penser l’Anthropocène demande à réintégrer l’homme dans les dynamiques terrestres, donc, dans la nature, et avec l’homme, ses actions techniques. En conséquence, il s’agit de développer une conception de la technique connectée à la nature, à la terre : une technique située, territorialisée.
Une technique située dit déjà une technique cosmotechnique (Yuk Hui, 2021), c’est-à-dire une technique inscrite dans la cosmologie et, au-delà de celle-ci, dans la culture locale de ce territoire. Ensuite, il s’agit d’une pensée de la technique qui pourra subvertir l’opposition nature/technique, cette posture « naturaliste » tenant en fait d’un particularisme culturel et non d’un universel (Descola, 2005). Enfin, la diversité de paysages, de territoires engage à ne pas voir une technique inscrite dans une nature mais plutôt comme l’écho indissociable d’une biodiversité : une technique située comme techno-diversité.
L’objectif de la thèse est alors de conduire une analyse de la technique, ou plutôt des techniques et de leurs évolutions à travers le concept d’une « techno-diversité », c’est-à-dire au travers d’un raisonnement analogique (au sens fort d’une recherche d’identité de rapports) à partir du concept et de la mobilisation de la biodiversité.
Pour en savoir plus, c’est ici.
Métier en bois (musée de la bonneterie, Troyes)
7 février 2022