Denis Couvet : Biodiversity : Observation networks, indicators and scenarios
Cours du 1er juin 2015
Intervenant : Denis Couvet, Musée National d’Histoire Naturelle Paris
Denis Couvet est professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, au Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO). Il a initialement une formation d’ingénieur à l’Institut National d’Agronomie (INA), mention génétique et amélioration des plantes. Ensuite, après une thèse en sciences de l’évolution, Denis Couvet s’est dirigé vers les sciences de la conservation. Fort de sa formation en génétique et en évolution, il a envisagé la biologie de la conservation non pas sous l’angle de la conservation des espèces, mais sous celui de la conservation de la biodiversité. Son travail porte actuellement sur les relations biodiversité-société et sur les choix pris par les différentes institutions concernant la conservation de la biodiversité. Plus précisément, il s’intéresse à la base informationnelle de ces choix – observatoires, indicateurs et scénarios de biodiversité – et à leur mécanique – rôle des sciences participatives – au travers des notions de biodiversité ordinaire, services écosystémiques et compensation écologique.
Biodiversity : from indicators and scenarios to observation networks
Le concept au centre de ce cours est celui de biodiversité. C’est un concept qui peut être envisagé sous un angle biologique et économique. Une définition biologique serait la somme de la diversité biologique, du potentiel adaptatif et des fonctionnalités écologiques. D’un point de vue social, la biodiversité serait un ensemble de valeurs : intrinsèques, fonctionnelle,… Cette seconde définition met en évidence que la préservation de la biodiversité est un enjeu social extrêmement important. Cela amène la question suivante : Comment construire des politiques publiques sur les enjeux de préservation de la biodiversité ?
Le modèle PER, ci-dessus, essaie de répondre à cette question. Le but est alors de décrire l’état de la biodiversité et les pressions s’exerçant dessus pour construire des réponses qui permettraient de diminuer ces pressions. Pour cela, on utilise des indicateurs, qui permettront ensuite de construire des scénarios, qui pourront (en supposant qu’on se place dans une société où la préservation de la biodiversité est au centre des politiques publiques) éclairer les réponses.
Différents types d’indicateurs existent : des indicateurs de biodiversité et des indicateurs de pression. Concernant la biodiversité, les indicateurs développés s’intéressent à deux aspects, les espèces menacées ou la biodiversité ordinaire. Dans le cas d’indicateurs s’intéressant à la biodiversité ordinaire, l’utilisation des sciences participatives devient nécessaire pour avoir accès à des données sur les communautés entières, à des échelles d’espace très importantes. D’où la mise en place d’observatoires de la biodiversité. Concernant les pressions appliquées à la biodiversité, un indicateur intéressant est le Human Appropriation of Net Primary Production (HANPP). Celui-ci se base sur la consommation en nourriture, bois, etc ; pour déterminer à quel point un pays ou une ville participe à l’anthropisation et à la dégradation de la biodiversité à une échelle mondiale.
Par Amaël Dupaix
6 février 2017