Ressources et géopolitique - cours en ligne

Des rapports homme-nature à la géopolitique des bioressources.

Cette formation rassemble des cours enregistrés en 2015-2016 dans le cadre du master BioSciences de l’ENS de Lyon, dans les modules « Science et société » et « Bioresources and biodiversity ».
Dans une première partie, considérée comme le socle de la problématique, les rapports de l’homme à la nature sont présentés dans une approche épistémologique, associant philosophie, sociologie et économie. Se dégage l’idée centrale que les ressources naturelles en général et les ressources biologiques en particulier ont toujours représenté un élément déterminant dans les évolutions des sociétés humaines.
Sur ce constat, la formation pose les bases conceptuelles et méthodologiques de la problématique bioressources , dans un contexte dans lequel un ensemble de processus, naturels ou animés par l’homme, alimentent les dynamiques de la biosphère. Les notions sont agencées aux frontières de l’écologie, de l’évolution, de l’économie, du droit, de la politique pour mobiliser les savoirs et les outils de la science sur la question de la sécurité des bioressources dans le paysage géopolitique actuel.
En partant de l’état des lieux de la biodiversité , considérée plus globalement comme déterminant et marqueur majeur du système dynamique de ressources biologiques , les bioressources présentent quelques particularités notables : elles sont renouvelables mais épuisables, et non-substituables avec d’autres formes de « capital ».
La question de la biodiversité est posée à divers niveaux : signification, comment la mesurer, érosion et causes, sa « valeur ». Combien coûte une espèce ? Pour comprendre comment l’évolution produit une si étonnante diversité adaptative, nous avons aujourd’hui les outils pour déchiffrer ses fonctions et les mécanismes associés à toutes les échelles  : du génome, de l’organisme, de la population, de l’écosystème, de la biosphère. Cet ensemble illustre bien la nature systémique des processus à l’œuvre et permet de comprendre pourquoi évolution et écologie forment une boucle dynamique.
Parmi les ressources analysées, les sols et leurs usages, la production de biomasse et les cycles de l’eau jouent un rôle majeur en agriculture. Ils représentent également des enjeux géopolitiques de sécurité alimentaire et énergétique. L’ensemble sol-eau-biomasse constitue la matrice de la zone critique .
En parallèle, la discussion se focalise sur l’agriculture – comme processus de domestication, de bouleversement des cycles de nutriments et des ressources de la nature – pour soulever des questions allant de la biocapacité des systèmes biologiques aux modèles de développement socio-économique, passés et présents, issus de l’anthropisation de la biosphère. Cette « biocapacité » est l’expression couplée de la productivité et de la diversité biologiques dans des contextes environnementaux définis dans l’espace et dans le temps.
Dans ce contexte, l’étude des (agro)écosystèmes se concentre sur la notion de « services des écosystèmes » et sur les méthodes utilisées pour donner des valeurs en équivalent monétaire aux services et aux ressources de la nature (captation de CO2, purification de l’air, de l’eau, fertilité des sols, voir la biodiversité elle-même etc), permettant ainsi de répercuter les coûts environnementaux que l’économie engendre. Certaines ressources sont des biens publics / des communs , avec leur valeur monétaire et sociale, conçu dans le but, controversé, de mieux gérer (la marchandisation de) leurs usages.
Enfin, les résultats des expertises scientifiques collectives (GIEC, MEA, SCAR, INRA…) sont discutés afin d’illustrer le rôle et la part du débat scientifique dans la prise de décision politique et économique , et notamment la conservation et la restauration écologique, les bonnes pratiques de gestion des ressources. Cette exploration s’intéresse tout particulièrement aux notions-clé de deficit / dette socio-écosystémique, de vulnérabilité / résilience.
Le message-synthèse du cours se trouve formulé ainsi : "les ressources naturelles sont au centre des changements de société à venir, pour mieux mobiliser la justice sociale, la responsabilité environnementale, l’acceptabilité culturelle".
Le contenu de la formation est présenté sous la forme d’un diagramme permettant d’identifier les mots-clé et les liens entre eux, ainsi que les noms des intervenants. Le diagramme est relié à la liste des cours, leur résumé et l’accès en ligne.
Nous remercions tous les intervenants qui ont accepté de participer à ce projet.

Références complémentaires [1]. [2] [3]

Article publié ou modifié le

23 janvier 2017