De 1974 à 2017 : Dumont agricole
[Partie 1]
En 1974 René Dumont, dans son livre-programme pour la campagne présidentielle, marquait la naissance de l’écologie politique et pointait la question agricole : « agriculture en péril » [1].
C’était juste après le 1er rapport « Limits to growth » pour le Club de Rome [2]. La dégradation des sols, les pollutions. Et l’agriculture biologique comme solution durable.
En 2007, le Pacte écologique de Nicolas Hulot [3] posait l’impératif écologique sur la table de la présidentielle d’il y a 9 ans.
Le Pacte écologique pour 2017 est en préparation à la Fondation Nicolas Hulot. Alimentation et agriculture durable font partie des propositions [4].
Par exemple :
- Soutenir et développer l’agriculture biologique (…) avec rôle primordial du gouvernement ;
- Soutenir l’installation des jeunes et l’adoption de modèles agricoles plus respectueux de l’environnement et rémunérateurs.
- Placer la restauration collective au centre du développement d’une agriculture saine sur l’ensemble du territoire (8 millions de consommateurs par jour en France) ;
- Soutenir la production de légumineuses et d’herbe sur l’ensemble du territoire, avec atténuation des effets du changement climatique (entre autres) ;
- Interdire les pesticides néonicotinoïdes, relancer le plan Ecophyto etc
Dans une interview à Libération, Nicolas Hulot souhaite un Grenelle de l’agriculture comme première décision présidentielle en 2017 [5].
A noter que « l’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt » est inscrit dans la loi 2014-1170, art. L.1-I du 13 oct 2014 [6]. Parmi les objectifs (pas toujours convergents) :
1° Dans le cadre de la politique de l’alimentation définie par le Gouvernement, d’assurer à la population l’accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante, produite dans des conditions économiquement et socialement acceptables par tous, favorisant l’emploi, la protection de l’environnement et des paysages et contribuant à l’atténuation et à l’adaptation aux effets du changement climatique ;
2° De développer des filières de production et de transformation alliant performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire, capables de relever le double défi de la compétitivité et de la transition écologique, dans un contexte de compétition internationale ;
3° De soutenir le revenu, de développer l’emploi et d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs et des salariés ainsi que de préserver le caractère familial de l’agriculture et l’autonomie et la responsabilité individuelle de l’exploitant ;
5° De contribuer à la protection de la santé publique et de la santé des agriculteurs et des salariés du secteur agricole, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses ;
6° De développer la valeur ajoutée dans chacune des filières agricoles et alimentaires et de renforcer la capacité exportatrice de la France ;
7° De rechercher l’équilibre des relations commerciales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée ;
8° De participer au développement des territoires de façon équilibrée et durable, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région ;
9° D’encourager l’ancrage territorial de la production, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, …
Mais aussi l’indépendance énergétique de la nation, … la protection et la valorisation des terres agricoles par une politique d’aménagement rural, etc.
Ioan Negrutiu, le 8 juillet 2016

12 juillet 2016