Objectif OCEAN : les propositions de l’économie bleue
L’océan joue un rôle essentiel dans le système d’eau de la planète. Il nous permet de vivre dans un environnement apaisé, de manger les produits de la mer, et régule le climat. Pourtant, l’océan est malade. Confronté au dérèglement climatique, aux pollutions, à une exploitation diversement durable des ressources, sa santé se détériore, sa biodiversité s’appauvrit, son niveau monte et les activités durables en mer en pâtissent.
Nous devons agir, c’est notre passé, notre présent et notre avenir avec lequel il faut construire une nouvelle relation.
Le 8 juin, Journée mondiale des Océans
Une démarche, initiée en 1992 à l’issue du sommet de Rio, visait à faire du 8 juin de chaque année l’occasion de sensibiliser le grand public à une meilleure gestion des océans et de leurs ressources.
Par un vote de l’assemblée Générale des Nations Unies le 8 juin a été désigné depuis 2009 Journée Mondiale de l’Océan (World Oceans Day).
C’est dans le cadre de cette journée que s’est tenu le colloque "Paris Climat 2015 - Objectif Océans : Les propositions de l’économie bleue", au siège parisien de l’Agence spatiale européenne le 8 juin 2015, Cette session s’est déroulée en parallèle des conférences et ateliers organisés au siège de l’Unesco.
Rassemblés à l’initiative de Green Cross France, une vingtaine d’intervenants comprenant les représentants d’associations, de réseaux de collectivités locales, d’acteurs économiques tous liés d’une façon ou d’une autre à la gestion des ressources ou à l’économie de la mer, dont l’Institut Michel Serres, "ont souligné le rôle essentiel joué par l’océan dans la régulation du climat et de l’ensemble des grands équilibres de notre planète. Ne se contentant pas d’alerter sur la nécessité de préserver un océan en bonne santé, les intervenants, ont également présenté des solutions existantes et initiatives en cours, réplicables ou inspirantes".
> L’Institut Michel Serres a insisté sur la nécessité de mettre les jeunes en première ligne dans la boucle de la COP21 et plus largement dans la démarche de transition sociétale et écologique (avec l’article synthèse pour le programme Lascaux). En d’autres mots, créer les conditions leur permettant de s’emparer de la transition du monde que nous leur laissons. En formulant des solutions et des actions portées par leur vision du changement, de son ampleur et de son rythme. A l’ENS de Lyon, les étudiants travaillent sur cette problématique depuis 2 ans, en partant de l’idée qu’une transition centrée-ressources et visant une double résilience, sociale et environnementale, est une démarche de dévéloppement juste et responsable, adaptation climatique y compris.
Voir à ce sujet notre article "What comes first : climate change or changing the climate of negociations ?".
A eux, les jeunes, de s’exprimer sur les travaux du colloque et des propositions présentées ci-après.
Des débats et discussions de ce colloque ont émargées 7 grandes priorités :
- réaffirmer l’espace marin comme propice aux activités humaines durables pour améliorer les conditions de vie et compléter les écosystèmes terrestres (notamment via un développement serein des énergies marines et renouvelables en mer),
- développer la fiscalité verte et bleue (carbone, biodiversité...) via des initiatives volontaires, mises en place par plaque géographique et ensuite défendues au niveau international,
- créer des filières d’économie circulaire, en commençant par les eaux de ballast, le traitement des résidus pétroliers et l’économie circulaire portuaire,
- mettre en place un processus international pérennisant la préservation de l’Antarctique et son statut international, et assurer une gouvernance durable et apaisée de l’Arctique,
- développer en partenariat avec les parties prenantes les aires marines protégées, qui démontrent la pertinence d’une reconquête des écosystèmes,
- accélérer le recueil open data des données sur la santé des océans,
- rendre les labels plus inclusifs et encourager leur utilisation, en particulier dans l’alimentation.
La déclaration de Paris sur l’océan
Cette rencontre a également abouti à la signature de la Déclaration de Paris sur l’Ocean.
Ce texte, constitué de quatre propositions et dix-huit engagements et voies de réalisation précises et concrètes aborde les thèmes suivants :
- gestion harmonisée des activités littorales,
- alimentation et santé des océans et des Hommes,
- transport et navires du futur,
- sécurité et surveillance pour le développement durable.
"Les contributeurs réunis au colloque du 8 juin, dans leur grande diversité, ont identifié une feuille de route partagée, pour évoluer vers une démarche opérationnelle de réconciliation entre le développement d’écosystèmes fertiles et diversifiés et la capacité à apporter des éléments de réponse aux enjeux humains. Nous n’avons pas d’autre choix que d’obtenir un accord global sur le climat lors de la conférence Paris Climat 2015, qui comporte des engagements forts et chiffrés concernant les océans. Cet accord passe par une mobilisation précise des dirigeants des différents Etats de la planète, des acteurs économiques et de la société civile, autour de propositions. Des solutions efficaces ont déjà fait leurs preuves pour préserver la santé de l’océan, en particulier dans le domaine du climat, et peuvent être mises en place dès maintenant."
Les conclusions de travaux de ce colloque ainsi que la Déclaration seront présentés en décembre lors de la conférence internationale Paris Climat 2015 (COP21) réunissant les décideurs du monde entier.
- Il est impératif d’aboutir à un accord ambitieux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- L’Océan, qui représente les deux-tiers de la surface du globe, doit être invité dans les débats de la COP21 et être intégré explicitement dans le futur régime climatique.
Pour lire, signer et télécharger la Déclaration de Paris du 8 juin 2015, cliquer ici.
Pour télécharger le dossier de presse et connaitre les différents intervenants à ce colloque cliquer là.
Une journée de préparation à ce colloque a eu lieu le 9 avril 2015, voir notre précédent article à ce sujet.
Sources de cet article : Green Cross France et Territoires, et les articles parus sur les sites Euractiv, et Novethic.
Anne Chemin-Roberty et Ioan Negrutiu, 15 juin 2015
8 juillet 2015